La premiĂšre Ă©glise de Sainte- Marie se trouvait Ă lâemplacement actuel de la salle des arts martiaux en plein bourg. Elle fut Ă©difiĂ©e vers 1700 aprĂšs la chapelle de Fonds Saint-Jacques. Le pĂšre Louis Roffzay, premier prĂȘtre connu de lâĂ©glise, a assurĂ© les services religieux Ă Sainte- Marie jusquâen 1704. Mal entretenue et menacĂ©e par les embruns, lâĂ©glise sâabima trĂšs vite. Un rapport du prĂ©fet apostolique de lâĂ©poque a apportĂ© les preuves. Le presbytĂšre nâĂ©tait pas habitĂ© car les prĂȘtres prĂ©fĂ©raient rĂ©sider Ă Fonds- Saint Jacques. La population augmente rapidement pour atteindre en 1738, 2918 personnes soient 382 colons, 28 mulĂątres et 2508 esclaves qui travaillaient dans 20 sucreries. Le terrain qui entourait lâĂ©glise devint trop exigu. Â
 On comptait en 1860 prĂšs de 8000 habitants Ă Sainte- Marie. LâĂ©glise Ă©tant enclavĂ©e dans le bourg, il fallait la dĂ©placer. Elle ne pouvait accueillir que 433 personnes. Elle ne disposait que de 51 bancs dans la nef et 6 dans les deux chapelles. Â
Il fallait alors bĂątir une nouvelle Ă©glise. Ainsi, le curĂ© lâabbĂ© Isaure, le conseil de fabrique, la municipalitĂ© de Sainte- Marie ainsi que son maire Pierre Martineau, conjuguĂšrent leurs efforts afin de mener Ă bien le projet. LâabbĂ© Isaure parcourt les campagnes Ă la recherche dâargent et recueille des fonds qui ont permis de construire les premiĂšres façades de lâĂ©glise. Celle-ci fut édifiĂ©e sur un terrain appartenant aux hĂ©ritiers Seguin Lassalle qui furent expropriĂ©s. La maçonnerie, la charpente ainsi que la toiture furent rĂ©alisĂ©es. Lâargent Ă©tant Ă©puisĂ©, les travaux sâarrĂȘtĂšrent. Le maire essaya dâobtenir sans succĂšs une subvention auprĂšs du ministĂšre des colonies. Le cimetiĂšre fut agrandi.Â
LâabbĂ© Isaure dĂ©cĂ©da en 1878. Son successeur, lâabbĂ© Fabre ne repris pas les travaux car ses relations avec le maire Pierre Martineau Ă©taient tendues. Il tenta un coup en faisant appel Ă monseigneur CarmĂ©nĂ©, Ă©vĂȘque depuis 1875, afin que lâĂ©glise soit mise au service du culte dans lâĂ©tat. On y installa les autels, la chaire, les fonds baptismaux et quelques bancs mais on ignore si les offices Ă©taient assurĂ©s dans lâĂ©difice.Â
LâabbĂ© Fabre mourut en 1887. Il fut remplacĂ© par lâabbĂ©Â Louis Audrain. Pierre Martineau laissa son fauteuil de premier magistrat de la commune Ă Jules Binet en 1887. Les travaux reprirent, les deux Ă©dilitĂ©s entretenaient dâexcellentes relations. La ville contribua  à une grande partie des travaux qui sâachevĂšrent en 1891. Â
Le 6 Aout 1891, monseigneur CarmĂ©nĂ©, au cours dâune grande cĂ©rĂ©monie bĂ©nissait lâĂ©glise Notre Dame de lâAssomption de Sainte- Marie en prĂ©sence du maire Marius Lagaville. Â
Les reliques de Saint Martial et Saint Jucondin furent scellĂ©s au maitre autel. Â
NĂ©anmoins, vingt et une annĂ©es furent nĂ©cessaires Ă la construction de lâĂ©glise. Le plan du bĂątiment a étĂ© conçu par lâarchitecte Blin et lâĂ©difice allongĂ©, sâĂ©leva sur un morne qui dominait la ville.Â
Une flĂšche Ă©tait situĂ©e au -dessus du porche. Une horloge signalait lâheure des priĂšres et les cĂ©rĂ©monies. Une chapelle fut dĂ©diĂ©e Ă la vierge et lâautre Ă Saint-Joseph.Â
Sur les murs des bas- cĂŽtĂ©s, on avait placĂ© un chemin de croix. Des statues furent scellĂ©es aux colonnes de la nef. Les fonds baptismaux devinrent une coupe gracieuse protĂ©gĂ©e par un couvercle. Cinq lustres furent suspendus au plafond. Â
Douze jours aprĂšs son inauguration, le 18 aoĂ»t 1891, un terrible cyclone allait abimer lâĂ©glise. La toiture fut arrachĂ©e, la flĂšche renversĂ©e, lâhorloge dĂ©truite et les fenĂȘtres brisĂ©es. Le conseil de fabrique Ă©tant dĂ©pourvu de moyens, lança une campagne de solidaritĂ© pour la reconstruction du bĂątiment. Les secours arrivĂšrent de lâextĂ©rieur et permirent une rĂ©novation rapide de lâĂ©difice. Deux cloches provenant de lâancienne Ă©glise rythmaient le quotidien des habitants. Quatre autres cloches furent fondues pour en donner deux autres. Â
Les cloches Ă©taient installĂ©es dans un campanile prĂšs de lâĂ©glise. Elles donnaient les sons « mi âsol-la-si ». Chacune dâelles avait une marraine et un nom. LâabbĂ© Richard avait avancĂ© les fonds pour la reconstruction de lâĂ©difice et lâachat des cloches. La municipalitĂ©Â dâEugĂšne Agricole y participa. La campanile fut bĂ©nie par monseigneur CarmĂ©nĂ©Â le 21 dĂ©cembre 1893 au cours dâune grande cĂ©rĂ©monie.Â
Or, le 8 aoĂ»t 1903, un cyclone dĂ©truisit Ă nouveau une partie de lâĂ©difice. La toiture fut emportĂ©e. Une des tours tomba et brisa la charpente. Monseigneur CarmĂ©nĂ©Â prit en charge les rĂ©parations. Les cloches ont retrouvĂ© leur place quelques annĂ©es plus tard. Elles furent Ă©lectrifiĂ©es et automatisĂ©es.Â